Le Programme Sanitaire d'Elevage du GDSA des Ardennes

Les propos ci dessous sont extraits du PSE déposés par notre Groupement (GDSA 08) auprès de la DDCSPP des Ardennes. Ils sont ici portés à la connaissance des adhérents de notre Groupement.

N. B. : Ces prescriptions sont propres à notre Groupement

Tout adhérent du GDSA08 qui commande des médicaments adhère au PSE. A ce titre il doit accepter la visite du vétérinaire conseil du groupement au moins une fois tous les 5 ans.

Le Programme Sanitaire d’Elevage : Le Programme Sanitaire d’Elevage (PSE) peut être défini comme « l’ensemble des interventions qui doivent être réalisées systématiquement dans un but prophylactique sur l’ensemble des ruchers selon un calendrier préétabli en fonction des dominantes pathologiques particulières aux colonies d’abeilles et compte tenu autant des conditions géographiques propres à la région que des facteurs climatiques et saisonniers »

En apiculture les dominantes pathologiques particulières dans notre région sont les suivantes:

  • La varroase
  • La loque américaine et Loque européenne
  • La loque européenne
  • La nosémose
  • Le Frelon asiatique
  • Les Mycoses
  • Virus

Parmi celles-ci seule la varroase peut faire l’objet d’interventions systématiques dans un but prophylactique.

1. Calendrier préétabli concernant les opérations à réaliser

La varroose est due à un acarien : varroa destructor qui se nourrit de l’hémolymphe des abeilles adultes ou des larves d’abeilles. Ces ponctions répétées provoquent des lésions qui, d’une part affaiblissent les abeilles, d’autre part sont la porte d’entrée à des infections bactériennes ou virales. Varroa se reproduit et se multiplie dans le couvain operculé.

Le parasite, provoque l’effondrement inéluctable de la colonie si des mesures de lutte ne sont pas mises en place.

Il est important de mettre en place une lutte organisée et systématique pour limiter la pression d’infestation de varroa et réduire les risques de re-contamination qui peuvent se produire lors du pillage des colonies mortes. Par ailleurs, il a été constaté que des médicaments ou des posologies fantaisistes étaient appliquées par certains apiculteurs. Ces mauvaises pratiques entrainent un risque d’accoutumance du parasite aux molécules et un risque pour la santé publique si des résidus se retrouvent dans le miel.

Ainsi il est important de proposer aux apiculteurs des médicaments disposant d’une AMM à un coût non dissuasif et de leur rappeler régulièrement les bonnes pratiques en matière de lutte contre la varroose, à savoir :

  • un traitement après la dernière miellée, avant la mise en hivernage. Les abeilles qui naissent à l’automne doivent être déparasitées afin de disposer d’un corps gras développé. Ces réserves permettront aux ouvrières de redémarrer l’élevage dans de bonnes conditions au printemps suivant,
  • si besoin, un traitement de rattrapage hors couvain ou en fin d’hiver. L’efficacité du traitement employé dépend de la molécule utilisée et des conditions climatiques (température). Dans certains cas le nombre de varroas résiduels est trop grand et met en péril la survie des colonies au cours de la saison suivante. Il faut donc effectuer un traitement de rattrapage, si possible hors couvain puisque les varroas sont ainsi plus facilement accessibles.
  • Toutes les colonies d’un rucher doivent être traitées.

Il est proposé aux adhérents, avec l’appel de cotisation, une commande annuelle avec livraison en mars / avril destinée au traitement d’automne de l’année en cours et au traitement éventuel de rattrapage au cours de l’hiver suivant.

2. Liste des médicaments vétérinaires nécessaires à la mise en œuvre du PSE

Précisions importantes concernant l’utilisation des médicaments :

Par précaution, l’utilisation de gants étanches est recommandée lors des interventions,

Certains médicaments seront privilégiés car ils sont réputés avoir une bonne efficacité. La décision de proposer tel ou tel médicament est prise en conseil d’administration sur proposition du vétérinaire conseil,

Depuis l’installation de la résistance du varroa au Fluvalinate, le GDSA a fait le choix une année d’utiliser de nouveau Apistan, Il est préconisé de laisser plusieurs années de délai entre deux utilisation d’Apistan.

En plus du traitement, de bonnes pratiques sanitaires, un renouvellement fréquent des cires, le tri des cires (opercules et cadres de corps), le piégeage des varroas dans le couvain de mâle, et l’utilisation de plateaux grillagés sont largement recommandés.

En pratique seulement deux ou trois produits sont proposés par le GDSA 08. Toutefois le Groupement souhaite pouvoir délivrer (s’ils sont distribués en France par un laboratoire) l’ensemble des produits disposant d’une autorisation en France. Il est ainsi possible de réagir rapidement à l’apparition d’une résistance avérée, par l’utilisation d’une autre molécule. Les produits de lutte contre la varroose disposant d’une AMM en France sont les suivants :

  • API BIOXAL ce médicament est une poudre soluble acaricide à base d’acide oxalique. Il dispose d’une AMM depuis le 14/08/2015 et doit être délivré sur ordonnance.

Modalités d’utilisation : Administration par dégouttage de 5 ml de sirop ou par vaporisation. Pour 10 ruches, diluer dans 500 ml de sirop.

  • APIGUARD ND ce médicament est constitué d’une barquette de gel à base de thymol. Il dispose d’une AMM depuis le 21/12/2001 et peut être délivré sans ordonnance.

Modalités d’utilisation : Disposer une barquette sur le dessus des cadres. La deuxième barquette est placée deux semaines après, puis laissée en place jusqu’à disparition complète du produit.

  • APILIFE VAR ce médicament est constitué d’une plaquette imprégnée de Thymol, Menthol, Camphre et Eucalyptus. Il dispose d’une AMM depuis le 28/01/2010 et peut être délivré sans ordonnance.

Modalités d’utilisation : déposer après fractionnement sur le dessus des cadres en périphérie du couvain. Trois à quatre applications à une semaine d’intervalle.

  • APISTAN ce médicament est une lanière en polymère plastique contenant 0.8 g de tau-fluvalinate. Il dispose d’une AMM depuis le 15/02/1989 et peut être délivré sans ordonnance.

Modalités d’utilisation : Insérer deux lanières au niveau du nid à couvain. Il est recommandé de vérifier le positionnement par rapport au nid après un mois d’utilisation. Laisser les lanières en place pendant huit semaines.

  • APITRAZ ce médicament est une lanière plastique contenant 500 mg d’Amitraze. Il dispose d’une AMM depuis le 5/11/2015 et doit être délivré sur ordonnance.

Modalités d’utilisation : Insérer deux lanières au niveau du nid à couvain pendant six semaines. Il est recommandé de vérifier le positionnement par rapport au nid après un mois d’utilisation.

  • APIVAR ND ce médicament est composé d’une lanière imprégnée de 500 mg d’Amitraze. Il dispose d’une AMM depuis le 21/04/1995 et doit être délivré sur ordonnance.

Modalités d’utilisation : Insérer deux lanières au niveau du nid à couvain. Il est recommandé de vérifier le positionnement par rapport au nid après un mois d’utilisation. Laisser les lanières en place pendant dix semaines.

  • BAYVAROL ce médicament est composé d’une lanière imprégnée de 3.6 mg de Fluméthrine. Il dispose d’une AMM depuis le 17/05/2017 et peut être délivré sans ordonnance.

Modalités d’utilisation : 4 lanières par colonie, au niveau du nid à couvain, pendant 4 à 6 semaines

  • MAQS ce médicament est une languette imprégnée d’acide formique. Il dispose d’une AMM depuis le 15/05/2014 et peut être délivré sans ordonnance.

Modalités d’utilisation : appliquer deux bandes par ruche à plat sur les têtes de cadres.

  • POLYVAR YELLOW est composé d’une lanière imprégnée de 275 mg de Fluméthrine. Il dispose d’une AMM depuis le 27/02/2017 et peut être délivré sans ordonnance.

Modalités d’utilisation : une lanière placée à l’entrée de la ruche pendant au moins 9 semaines (2 si entrée large).

  • THYMOVAR ce médicament est une éponge cellulosique imprégnée de 15 g de Thymol. Il dispose d’une AMM depuis le 12/01/2007 et peut être délivré sans ordonnance.

Modalités d’utilisation : déposer après fractionnement sur le dessus des cadres en périphérie du couvain. Deux applications à 3-4 semaines d’intervalle.

  • VARROMED ce médicament est utilisé par dispersion. Il est à base d’acide oxalique et d’acide formique (2 formats).

Il dispose d’une AMM depuis le 02/02/2017 et peut être délivré sans ordonnance.

  • OXYBEE à base d’acide oxalique si obtention de l’AMM par VetoPharma

3. Recyclage des médicaments périmés

Le laboratoire Veto Pharma propose un service de récupération des lanières usagées.

Les produits usagés sont collectés par le GDSA, prioritairement lors de l’assemblée générale, plus anecdotiquement pendant les réunions de conseil d’administration ou les cours du rucher école. Les lanières usagées, sont placées dans les containers prévus à cet effet avant leur remise à l’entreprise de recyclage spécialisée.

4. Modalités de rappel des médicaments vétérinaires

En cas de rappel d’un produit, le GDSA dispose de la liste de tous les apiculteurs ayant reçu le lot incriminé. Il est alors possible de contacter (email, courrier, téléphone) les apiculteurs concernés.

5. Pharmaco-vigilance

La pharmacovigilance vétérinaire consiste à surveiller l’innocuité de tous les médicaments vétérinaires après leur autorisation de mise sur le marché (AMM).

En France, les vétérinaires et les professionnels de santé ont l’obligation de déclarer les effets indésirables graves et/ou inattendus survenus chez l’animal, ainsi que les effets indésirables survenus sur l’être humain. La déclaration des effets non graves, des manques d’efficacité, de dépassement des limites maximales de résidus (LMR) et des risques éventuels pour l’environnement est fortement encouragée (Art. R5141-103 du code de la santé publique).

Si un apiculteur détecte et signale des effets indésirables sur son rucher ou sur lui-même suite à l’utilisation d’un médicament délivré par le GDSA, l’information sera déclarée sur le site de l’Anses (sous réserve que le signalement soit justifié) :

https://pharmacovigilance-anmv.anses.fr

Nos dernières actualités

En voir plus >