Le varroa

Le Varroa

Le Varroa destructor est un petit acarien parasite de l’abeille domestique, visant tous les individus dans la ruche (reine, ouvrières, mâles) à tous les stades de leur développement (adultes, larves et nymphes).

Il se nourrit de l’hémolymphe des abeilles, c’est-à-dire du liquide circulatoire, analogue au sang chez les vertébrés. Il prive alors l’abeille de nombreuses cellules sanguines et de protéines mais surtout il participe à la transmission de maladies lors des piqûres ou ultérieurement en laissant une plaie ouverte, créant ainsi un foyer infectieux.

La varoose est souvent associée à des malformations provoquant une mort précoce chez les abeilles atteintes (virus des ailes déformées). A l’échelle de la ruche, une colonie infestée s’affaiblit progressivement et finit par mourir.Le varroa est actuellement présent dans toutes les colonies et peut se transmettre d’une ruche à une autre lors de pillages, du butinage ou lors de dérives des ouvrières par exemple. C’est pourquoi il est indispensable de vérifier le taux d’infestation de ses ruches et d’appliquer un traitement, si nécessaire. En l’absence de lutte contre varroa, les ruches périclitent et contaminent les ruchers voisins.


Rappel : seuls les varroas phorétiques (présents sur les abeilles adultes) sont tués lorsque l’on applique un traitement. Si la ruche est pleine de couvain, le traitement doit être suffisamment long pour tuer les varroas au fur et à mesure qu’ils sortent des cellules.

Évaluer le taux d’infestation du varroa dans ses ruches

1. Les chutes naturelles

Cette méthode permet d’évaluer le taux d’infestation sans avoir besoin d’ouvrir la ruche. Elle permet d’observer le nombre de varroas qui tombent au fond de la ruche. La quantité obtenue permet de renseigner de manière indirecte le taux d’infestation.

  1. Recouvrir de margarine ou autres substances collantes un support clair et rigide que l’on peut facilement glisser sous la ruche.
  2. Placer le support sous le plancher qui doit être entièrement grillagé.
  3. Laisser le support entre 3-7jours puis faire le comptage des varroas. Le nombre obtenu doit être divisé par le nombre de jours où le support a été laissé sur place.
  4. Nettoyer le lange à l’aide d’une spatule en éliminant les déchets dans un seau/sac plastique puis répéter l’opération pendant 2 semaines au total.

Le niveau d’infestation ne doit pas dépasser un certain seuil, à partir duquel la pression du parasite deviendrait dommageable pour la colonie. Ces niveaux d’infestation évoluent en fonction de la saison.

2. Les prélèvements d’abeilles

Les prélèvements d’abeilles consistent à évaluer le nombre de varroas phorétiques parasitant les abeilles adultes. Plusieurs méthodes permettent de détacher les varroas de leur hôte. Deux méthodes sont décrites ci-dessous.

a. Méthode au sucre glace

Matériel
- Un pot de miel/confiture de 1 kg
- Grillage de maille 3mm de section ronde (grillage de fond de ruche par exemple)
- Une balance (précision 0.1g)
- Sucre glace
- Sac de congélation
- Eau
- Papier, crayon

3. Désoperculation du couvain mâle

Le couvain mâle est infesté par le varroa 6 à 12 fois plus que le couvain d’ouvrières. C’est pourquoi cette technique s’appuie sur le couvain mâle afin de réduire la pression du varroa tout en contrôlant son taux d’infestation. Cependant, elle ne remplace pas l’application d’un traitement anti varroa.Cette méthode est applicable d’Avril à Juin.

Méthode

1/  Introduire un cadre piège à bâtir (ex : un cadre de hausse où la partie inférieure sera bâtie) lorsque vos colonies sont assez fortes, soit au milieu du couvain, soit en bordure du couvain.

Exemple de cadre piège (Source: Chambre d’agriculture d’Alsace)

2/ Une fois le cadre bâti et pondu, attendre son operculation et l’éliminer ensuite lorsque la majorité du cadre est operculé. Découper le cadre et le mettre dans un seau afin d’éviter un pillage.

3/ Sur 200 cellules de couvain mâle, utiliser une griffe à désoperculer pour « embrocher » les cellules puis réaliser le comptage de varroas sur les 200 cellules prélevées.
4/ Si plus de 5% des cellules (soit 10 cellules) sont infestées, un traitement s’avère nécessaire.


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